Thèmes

belle blog vie article france roman dieu société mort voyage texte animal afrique cheval fantastique extra

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Rowling J.K (2)
· Asimov Isaac (45)
· Agatha Christie (74)
· 1 All Ebooks (46)
· Arnaud G.J (41)
· Alexandre dumas (33)
· Levy Marc (13)
· Brown Dan (7)
· Nothomb Amélie (16)
· Molière (18)

Rechercher
Derniers commentaires

activie manycam
Par Anonyme, le 02.05.2024

on tombe sur de la pub !
Par Anonyme, le 20.12.2023

merci beau mec
Par hippo, le 09.09.2023

je n’arrive pas à accéder aux liens à cause d’adfly
Par Anonyme, le 17.04.2021

super
Par Anonyme, le 01.11.2020

Voir plus

Articles les plus lus

· La Collection complète des eBooks Harry Potter[epub,PDF]
· Parce Que Je T'aime. Roman - Musso Guillaume
· Tome 1 Twilight - Fascination
· Belle Du Seigneur - Albert Cohen
· Formation Reseau Dépannage Maintenance truc astuce.pdf

· L'Appel De L'Ange - Musso Guillaume
· Le Symbole Perdu - Dan Brown.epub
· Ebook - Fr Kamasutra Positions
· Sur la route - Le rouleau original (Jack Kerouac).epub
· Venus erotica - Anais Nin
· Le Meilleur Des Mondes - Aldous Huxley
· Et si c'etait vrai - Levy Marc
· Asimov,Isaac - Prelude a Fondation.epub
· Skidamarink - Musso Guillaume
· La Premiere Nuit - Levy Marc

Voir plus 

Statistiques

Date de création : 09.08.2012
Dernière mise à jour : 07.09.2018
890 articles


L'Etrange Destin De Wangrin - Amadou Hampate Ba

Publié le 19/12/2012 à 20:08 par livre-en-ligne Tags : blog vie article france roman dieu société mort voyage texte animal afrique cheval fantastique

 

 

L'auteur

Amadou Hampâté Bâ est un écrivain et anthropologue né à Bandiagara au Mali en 1900 et mort le 15 mai 1991 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Il est né dans l’ethnie peule et dans la caste des nobles mais son beau-père est toucouleur. Il suit d’abord les cours de l’école coranique de Tierno Bokar (son maître spirituel) avant d’être réquisitionné pour « l’école des otages » française de Bandiagara. En 1912, il rencontre pour la première fois Wangrin, interprète du commandant de Bandiagara à ce moment-là. En 1915, il se sauve de l’école française pour rejoindre sa mère à Kati et intégrer une école africaine.  En 1921, il refuse d’entrer à l’École normale de Gorée ; en guise de punition le gouverneur le nomme à Ouagadougou en tant qu’« écrivain temporaire à titre essentiellement précaire et révocable ».

En 1927, à Dioussola, il retrouve Wangrin alors commerçant et commence avec lui des entretiens qui dureront trois mois et lui permettront de retranscrire ses aventures. Puisil occupera plusieurs postes (notamment ceux de Wangrin) dans l’administration coloniale jusqu’en 1932 où il s’installe à Bamako.  Il attendra cependant 1973 pour publier le récit de la vie de Wangrin.

En 1942, grâce à son directeur, le professeur Théodore Monod, il est affecté à l’Institut français d'Afrique noire (IFAN) de Dakar. Il y effectue des enquêtes ethnologiques et commence à recueillir les récits de la tradition orale. En 1951, il obtient une bourse de l’UNESCO lui permettant de se rendre à Paris et de rencontrer d’autres spécialistes, notamment l'ethnologue Marcel Griaule.

En 1955 il écrit L'Empire peul du Macina, un texte anthropologique, puis, en 1957, Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Bandiagara.

En 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et sera le représentant de son pays à la Conférence générale de l’UNESCO. En 1962, il est élu membre du Conseil exécutif de l’UNESCO et participe à l’élaboration d’un système de transcription des langues africaines. En 1969 il écrit Kaïdara, récit initiatique peul. Son mandat prend fin en 1970, date à partir de laquelle il se consacrera entièrement à l’écriture.

En 1973 il écrit L'Étrange Destin de Wangrin qui reçoit en 1974 le Grand prix littéraire d'Afrique noire. Puis ce sont L’Éclat de la grande étoile en 1974, Jésus vu par un musulman en 1976,
Petit Bodiel (conte peul), 1977, Njeddo Dewal mère de la calamité, conte fantastique et initiatique peul, 1985, La Poignée de poussière, contes et récits du Mali, 1987. Après sa mort sont publiés Amkoullel l’enfant peul (Mémoires I) et Oui mon commandant !, (Mémoires II) en 91 et 94, et en 1999 Il n'y a pas de petites querelles, contes de la savane.

La phrase qu’on a retenue de lui a été prononcée pendant la conférence de l’Unesco en 60 : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »

L'œuvre

Ce roman raconte la vie d'un personnage de l'Afrique de l’ouest colonisée de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Wangrin est né vers 1888 dans la région de
Nougibou ( Bougouni, au Mali). Il fait partie de l’ethnie des Bambaras et est à ce titre initié au Komo (une initiation spirituelle et religieuse très longue dont chaque étape dure 7 ans et qui est composée d’un grand nombre d’interdits et d’obligations sacrificielles).

À 17 ans, il est réquisitionné pour « l’école des otages » (note 10 p 367 : « école créée par les colons français qui réquisitionne de force les fils de notables et de chefs pour les intégrer dans le système administratif français afin qu’ils servent aux autorités française et ne se rebellent pas »). A la sortie de cette école, Wangrin, qui est très doué, est nommé moniteur de l’enseignement et envoyé pour diriger une école à
Diagaramba (Bandiagara).

Avant de partir il est circoncis et choisit son dieu patron Gongoloma-Sooké qui est le dieu des contraires et de la malice, à la fois bon et mauvais. Car Wangrin a déjà prévu de monter « des affaires carabinées » pour lesquelles il aura bien besoin de l’aide d’un dieu pervers. Cette initiation est complétée d’une prophétie qui lui promet une vie réussie mais le condamne à une fin très sombre.

A Bandiagara, Wangrin s’intègre brillamment à tous les échelons de la société et tisse sa toile d’influences ; seul lui échappe l’interprète du commandant : Racoutié. Celui-ci parle le « forofiton naspa », le français des tirailleurs, tandis que Wangrin parle le français des « blancs blancs », celui du pouvoir. C’est contre ce premier ennemi que Wangrin va commencer à utiliser des protections occultes et magiques : « Wangrin était devenu telle une mine piège » et celle-ci sera d’une grand efficacité puisque l’interprète est aussitôt ridiculisé et éliminé.

Wangrin accède ainsi au poste le plus haut que puisse avoir un autochtone : celui d’interprète, « la voix et les oreilles » du commandant. Un poste d’influence puisqu'il est l’intermédiaire obligatoire entre l’administration française et les représentants du peuple africain. L’interprète est celui qui, derrière le commandant, gère toutes les affaires de la région. Grâce à ce poste, Wangrin peut créer un formidable réseau de renseignement et de corruption même si parallèlement Wangrin donnera beaucoup aux pauvres qui lui serviront d’armée d’indicateurs toute sa vie.

A ce moment, Wangrin mène des jours plus fastueux les uns que les autres, mais deux malédictions surviennent ; d’une part il tourne mal  : « Déjà sa conscience semblait être devenue aphone… » Et d’autre part c’est l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne. Wangrin entrevoit un formidable moyen de profiter de la guerre en majorant le prix de vente des bœufs destinés à nourrir les troupes. Il profite pour cela de l’incurie du nouvel adjoint du commandant, le Comte de Villermoz, qui préfère se promener à cheval plutôt que de signer des papiers.

Mais cette affaire ne profitera pas longtemps à Wangrin car elle sera vite découverte par un inspecteur envoyé à Bandiagara. Celui ci intente alors un procès au comte de Villermoz tandis que Wangrin tente de faire disparaître les preuves l’accusant. Dans l’Afrique coloniale un administrateur blanc était censé être intouchable, il était très risqué pour Wangrin de l’utiliser et pire encore de l’avoir contre lui. Malgré la mise en place d’un stratagème complexe et la protection de tous les marabouts, griots et sages qu'il connaît, Wangrin ne se sortira qu’in extremis de cette affaire, avec une réputation entachée et la perte de confiance de son commandant de cercle qui demandera sa mutation.

Wangrin est alors envoyé à
Goudougaoua (Ouagadougou). Au cours du voyage pour rejoindre cette ville, il traverse l’opulente cité de Yagouwahi (Ouahigouya), carrefour commerçant entre le Mali et le Burkina Faso. Cette ville est tenue d’une main ferme par l’interprète Romo Sibedi ; celui-ci, de la même région que Wangrin, le reçoit comme un prince mais Wangrin que la cupidité et l’ambition taraudent va entrevoir tous les profits qu’il pourrait faire à cette place et la vie qu’il pourrait y mener. Il n’aura plus dès lors d’autre ambition que de prendre la place de Romo. Ce qu’il fera en quelques jours.

Il vivra à
Yagouwahi de longues années largement profitables. Mais le tragique destin qui lui a été prédit s’avance inexorablement et les forces opposées se rassemblent contre lui : le conte de Villermoz de retour en Afrique demande son affectation dans la région que dirige Wangrin et s’allie aussitôt à Romo. Ensemble ils parviennent à le faire muter à Dioussola (Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso
), capitale commerciale de la région à cette époque.
Wangrin n'est pas trop affecté par cette nouvelle nomination et se hâte de monter de nouvelles affaires. Il s’agit cette fois d’introduire frauduleusement parmi les riches commerçants français un commerçant africain, faisant ainsi profiter les intermédiaires des retombées économiques du commerce entre l’Afrique et la France. Mais aussi, par un moyen de taxes et de pots de vin, de gagner toujours plus d’argent et d’étendre sa puissance à toute l‘Afrique de l’ouest.

Ce commerce à peine mis en place, les vieux ennemis de Wangrin ressurgissent et réussissent à le chasser définitivement de sa place d’interprète. Wangrin, plus rusé, donne sa démission et reste sur place en s’établissant comme commerçant à part entière. Il fonde alors la CIEB, une compagnie d’import export qui deviendra une des plus importantes de l’AOF, et surtout la seule à être dirigée par un Africain.

A ce moment, Wangrin est rattrapé par sa prédiction et les mauvaises augures s’accumulent. Wangrin ne cherche à aucun moment à lutter contre son destin ; au contraire, face aux catastrophes qui s’accumulent, il s’enfonce joyeusement dans la débauche. Il se met à fréquenter un couple de Blancs déchus et malsains qui le font boire. Puis il tue malencontreusement son animal fétiche et perd la pierre de Gongoloma-sooké qui le protégeait des mauvais sorts. En quelques mois il décline, ne peut plus écrire, se fait piller par le couple, se met à voler lui-même. Il meurt dans la misère entre 1930 et 1940.