Depuis quelques année, Monsieur s’est découvert une passion pour les romans de Bernard Werber. C’est avec envie que je l’ai donc vu s’y plonger de nombreuses fois, pour dévorer chacune des pages des nombreux écrits de cet auteur célèbre. Pour ma part, je n’avais lu que L’Empire des Anges et L’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, et j’avais très envie de renouveler l’expérience. J’ai ainsi opté pour Le Livre du Voyagequi m’a attirée en tant que passionnée de tourisme et de découvertes …

» Ah, enfin tu me prends dans tes mains ! Ah, enfin tu lis ma quatrième de couverture ! Tu ne peux pas savoir comme j’attendais cet instant. J’avais si peur que tu passes sans me voir. J’avais si peur que tu rates cette expérience que nous ne pouvons vivre qu’ensemble. Toi lecteur, humain, vivant. Et moi le livre, objet, inerte, mais qui peux te faire décoller pour le grand, le plus simple, le plus extraordinaire des voyages.

Pour comprendre ce livre, je vous invite dans un premier temps à découvrir un autre résumé que l’on peut trouvé sur la version reliée : « Imaginez un livre qui serait comme un ami de papier. Imaginez un livre qui vous aide à explorer votre propre esprit. Imaginez un livre qui vous entraîne vers le plus beau, le plus simple, le plus étonnant des voyages. Un voyage dans votre vie. Un voyage dans vos rêves. Un voyage hors du temps. Ce livre vous le tenez entre vos mains. »

Dès les premières lignes de ce livre, j’ai été surprise de me retrouver face à quelque chose que je n’avais pas imaginé. Ce livre n’est pas un simple livre : on pourrait parler de document ou d’essai, je vous dirais plus simplement qu’il s’agit d’une expérience. Bernard Werber incarnant en France le genre du roman scientifique, ce livre m’est d’ailleurs apparu comme une étape logique dans son travail et l’évolution de son talent littéraire.

À travers ses 160 pages, c’est le livre en tant qu’objet qui nous parle. Bernard Werber a voulu établir une sorte de connexion entre l’objet et son lecteur, pour nous lier de façon pure et délicate. À travers des phrases courtes, aux ponctuations spéciales et coupées par des sauts de lignes aléatoires, Le Livre du Voyage nous propose de voyager à travers notre esprit.

Le but avoué de ce livre est donc de nous faire prendre conscience d’une chose primordiale : ce n’est pas l’objet-livre qui nous fait voyager, mais plutôt notre capacité à imaginer des choses à partir de celui-ci. Une belle idée qui commence plutôt bien, avec une mise en confiance réelle. On se laisse aller en suivant les recommandations écrites, qui nous invitent à nous imaginer toutes sortes de choses (comme flotter dans les airs, créer notre propre refuge à nos goûts, etc…) : un monde imaginaire que nous dirigeons totalement.

Cependant, j’ai trouvé que le charme se rompait vers le milieu du livre. En effet, les éléments que l’on nous demande d’imaginer se font de plus en plus concrets, à travers des éléments ou des personnages réels : on perd ainsi cette notion de liberté totale de l’esprit, qui semblait pourtant être un des buts primordiaux du livre. Ce décalage peut perturbée le lecteur, et m’a fait décrocher de ce délire illusionniste.

Un avis mitigé, entre déception face à la baisse de liberté dans notre imaginaire, et plaisir de découvrir quelque chose d’innovant et qui fait réfléchir sur les fondements de la littérature. Pour conclure, c’est son petit prix qui fait pencher la balance et qui me pousse à vous le conseiller tout de même pour sortir des sentiers battus.

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